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Qui est Farouk Ben Abbes, ce Toulousain assigné à résidence ?

Qui est Farouk Ben Abbes, ce Toulousain assigné à résidence ?

Qui est Farouk Ben Abbes ? Assigné à résidence à Toulouse, il a été incarcéré pour non-respect de son assignation. Son nom revient à propos des attentats du Caire ou du Bataclan.

Dans le box du tribunal correctionnel, maillot de foot en guise de chemise, Farouk Ben Abbes parle calmement. Agacé plus contre lui-même que contre les juges. Sa faute ? Avoir quitté les limites de la commune de Toulouse. En l'occurrence, il se trouvait à Colomiers pour acheter une voiture repérée sur internet. Les services spécialisés, qui le surveillent comme le lait sur le feu, l'ont arrêté et placé en garde à vue. «Ils ont repassé son appartement au peigne fin. Une deuxième perquisition qui n'a, à ma connaissance, rien donné», note son avocate, Me Stéphanie Calvet.

Pour ce non-respect de son assignation à résidence, Farouk Ben Abbes, 30 ans, a été condamné à trois mois de prison. Il dort donc depuis dix jours à la maison d'arrêt de Seysses . En parallèle, même avant les attentats de Bruxelles, son nom est apparu régulièrement dans la presse. Certains avocats réclament même son audition dans le cadre d'une enquête sur un attentat, au Caire en 2009. «Pour l'instant sa seule faute est d'avoir négligé son assignation. Il a dépassé les limites de la commune de Toulouse. On ne lui reproche rien d'autre», insiste son avocate.

Avec Al-Quaïda à Gaza

En réalité, son passé joue les actes d'accusation. Son nom se croise souvent — trop ? — dans les méandres du jihadisme international, entre la Belgique, l'Égypte, la bande de Gaza, la France. Le retrouver à Toulouse, «par amour» affirme-t-il puisque sa femme poursuit ses études universitaires à la faculté du Mirail est troublant. Les services de renseignement n'ont en effet pas oublié qu'il avait côtoyé les frères Clain à Bruxelles au début des années 2000, et qu'il avait même partagé un logement avec eux au Caire, quand tous fréquentaient les écoles coraniques en 2007. Certains l'impliquent aussi dans la filière d'Artigat mais son nom n'apparaît pas dans la synthèse du dossier.

En revanche en Égypte, Farouk Ben Abbes ne s'est pas contenté d'apprendre les préceptes du Coran. Il est passé dans la bande de Gaza pour rejoindre une unité de lutte pour la liberté du peuple palestinien affilié à al-Quaïda. Un jihad «intellectuel, loin des armes» laisse entendre cet homme. Les services spécialisés doutent.

À Toulouse, Farouk Ben Abbes affirme avoir repris des études de langues, arabe et russe. Des études entre quatre, puis trois signatures quotidiennes au commissariat. Son assignation à résidence lui interdit aussi toute sortie de chez lui, un appartement à La Reynerie, entre 20 heures et 6 heures. Cette assignation reprend son passé. La bande de Gaza mais également son implication supposée dans un attentat au Caire, le 22 février 2009. Une jeune française âgée de 17 ans, Cécile Vannier, avait été tuée par une explosion.

Accusé au Caire

Arrêté en avril 2009 par les autorités égyptiennes «à cause d'un visa non valable», selon ses souvenirs, il va passer un an en prison, au Caire. Ses auditions, «sous la torture» selon lui, auraient permis aux services égyptiens de l'impliquer dans l'attentat de la place de la mosquée al-Hussein. Curieusement, il a été expulsé vers la Belgique, son pays natal, un an plus tard. La France l'a mis en examen en juillet 2010. Cette fois, suite aux auditions du Caire il était soupçonné dans un projet d'attentat contre… le Bataclan. Faute de preuve, il a bénéficié d'un non-lieu. Beaucoup de soupçons, peu de preuve. Comment savoir ?

«L'illustration de la difficulté à cerner, et à bien surveiller, ce genre d'individus», lâche une source spécialisée.

Source la Dépêche du Midi

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